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Le mouvement confraternel en France du XIIème au XVème s.

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Le mouvement confraternel en France du XIIème au XVème s. Empty Le mouvement confraternel en France du XIIème au XVème s.

Message par Arkana Ven 27 Mar - 19:29

Le mouvement confraternel en France : XIIIe-XVe s.

Les historiens ont redécouvert depuis une dizaine d'années l'importance des sociétés fraternelles pour l'époque médiévale.
L'homme seul n'a pas de place dans le monde du Moyen Age, il s'insère dans la société par divers groupes, familiaux, professionnels ou territoriaux. La confrérie en est un. Elle est une association principalement de laïcs en vue d’une œuvre de piété (amour et respect pour les choses de la religion), de charité (amour du prochain) ou de dévotion (attachement aux pratiques religieuses). Elle se double, presque toujours, d’une organisation économique et juridique. A partir du XIe siècle, la confrérie répond à des besoins nouveaux de solidarité face aux bouleversements des structures sociales, de renouvellement de l'esprit évangélique, d'affirmation de l'individu. Mais les confréries prendront leur véritable essor, dans le royaume de France, au XIV et XV e siècles dans le contexte de profondes mutations économiques (dépression économique), sociales (Grande Peste de 1348 ; Guerre de Cent Ans 1328-1450), l’exil de la papauté à Avignon et le Grand Schisme, ont de graves répercussions sur les mentalités.
Face à l’ingérence des pouvoirs établis, la communauté paroissiale prend en charge les reconstructions et organise des réseaux de solidarités. De plus, nous sommes dans une époque où
L’on est soucieux de son salut. La quête de celui-ci cesse d’être envisagée uniquement à l’échelle de la société. Elle n’est plus conçue comme affaire de moines priant pour tous mais devient une préoccupation individuelle. Ainsi, chacun souhaite pouvoir y concourir selon sa condition ou sa volonté, soit en s’engageant au sein de la société ecclésiastique, soit en demeurant dans celle des laïcs, à sa voir les confréries.
Enfin, on peut mentionner, au passage, que les confréries coexistent, à cette même époque, avec d’autres formes d’associations comme les corporations (milieux fermés, alloué qu’à un seul métier) ou les compagnonnages (qui serait une réaction des compagnons aux mesures du livre des métiers spécifiant que tout ouvrier ne pouvait quitter son maître sans son accord).
Considérant tout cela, on peut s’interroger sur le fonctionnement de pareilles structures et sur sa place dans la société du bas Moyen-âge. En effet, comment s’organise une confrérie, quel est son but et quelle place occupe-t-elle dans la société ? Pour répondre, on suivra le plan que vous avez sous les yeux.


I. Une structure variée, organisée et hiérarchisée


1) Les grands types de confréries

Les confréries se regroupent en plusieurs grands types d’organisations :

Les confréries de métier sont placées sous le patronage d'un ou plusieurs saints fêtés une fois l’an. Dans certains cas on choisit le saint patron qui aurait effectué le même métier que les confrères. (Saint Joseph, Saint Crépin). Cependant, les confréries ne sont pas allouée à un métier particulier comme c’est le cas pour les corporations. En effet, certains métiers peuvent avoir plusieurs confréries (concurrence), et celles-ci peuvent regrouper plusieurs métiers. Par exemple, une confrérie touchant au travail du métal regroupera des chaudronniers, des serruriers, des maréchaux-ferrants, des forgerons etc.
Quelques confréries étaient destinées aux artisans non membres d'une corporation, aux compagnons, etc. Au début de son développement, les confréries ont un cadre assez ouvert.
Le but, c’est l’établissement d’une solidarité professionnelle, l’association permet de se soutenir entre artisans contre les aléas de la vie, d’ assister les vieux artisans, d’assurer des funérailles descentes, d’organiser des fêtes, de développer une sociabilité professionnelle qui va jusqu’à en faire une structure monopolistique, le commerce se faisant par, pour et entre les confrères, un rôle de défense des intérêts des professions. En cela, ce premier type de confrérie satisfait les besoins du corps et de l’âme.

Les confréries de dévotion rassemblaient, généralement sous la houlette des clercs, ceux qui partageaient une même forme de piété (amour et respect pour les choses de la religion). ces confréries de dévotion traduise un approfondissement d’une foi plus personnelle. Elles sont en effet consacrée au mystère d’un personnage précis : la Vierge, un Saint, un martyr, à un miracle, ou à un évènement biblique : Assomption, Nativité, Passion ... . En se rapprochant de la vie d’un saint par exemple, on tente d’atteindre le salut éternel des membres. L’assistance aux offices est obligatoire et régulière, des processions ont lieues, on fréquente les sacrements (en particulier l’eucharistie et la pénitence), on jeûne …

Enfin, les confréries de pénitents s'orientaient davantage vers une action concrète, comme la lutte contre l'hérésie, les bonnes œuvres, les soins aux nécessiteux, etc. Les pénitents se distinguent des Flagellants tournés vers le dolorisme et les mortifications ; mais aussi du Tiers ordre de pénitence qui s’inspiraient de la spiritualité et des exemples de Saint François d’assise en s’imposant des règles de pénitence, et prononçant 3 vœux, qui n’a pas le même statut.
Le statut des confréries de pénitents est crée en 1267 à Rome par Saint Bonaventure, pour les laïcs agissant selon les règles de l’amour du Christ et la proclamation de la foi catholique.
Cette thèse est appuyée par le fait que l’emblème de ce saint franciscain est un arbre surmonté
d’un pélican s’ouvrant la poitrine pour nourrir ses petits, emblème repris par
un grand nombre de confréries. Les pénitents se différenciaient par la couleur de leur habit : gris, blanc, rouge, bleu ou encore noir. Une cagoule cousue à la robe, masque le visage des membres de la confrérie afin d’assurer une égalité entre les frères et l'anonymat de la charité.
Le premier rôle des pénitents était de protéger les condamnés à mort en leur enfilant une cagoule, pour qu’ils ne soient pas lynchés par la foule. Ils priaient pour leur âme et accordaient la grâce à l’un d’eux chaque année. Ce rôle évolua néanmoins pour devenir une forme d’aide aux populations. Ils soignaient les pauvres, les indigents et les malades. Ils participaient aussi à l'animation liturgique dans leur paroisse : chorale, accompagnement des obsèques.

Tout ces différents types de confréries sont généralement laïques. Toutefois, certaines confréries sont entièrement cléricales. Il existe par exemple des confréries de clercs pour venir en aide au curés de paroisse pauvres …. Il existe aussi des confrérie mixte, c'est-à-dire avec autant de clercs que de laïcs (confrérie ND aux prêtres et bourgeois de Paris).

2) Une structure hiérarchisée

Les différents organes :

La solidité de la construction de la confrérie et son bon fonctionnement est d’abord dû à un serment prêté à l’entrée. Pour compléter cela, une hiérarchisation s’établit entre différents organes. L’assemblée des confrères, est le premier de ces organes. Réunie une fois l’an, au cours d’un banquet annuel, ou l’on fête le saint patron, fait une procession, prie et mange, l’assemblée intervient, lors d’une sorte d’A.G, pour la modification du règlement interne, l’approbation d’entrée de nouveaux membres, l’élection des responsables, l’approbation de la gestion.
Le deuxième organe, présent presque uniquement dans l’Ouest de la France (Normandie), le sanior pars, est un petit groupe de membres expérimentés, pieux, raisonnables, zélés, conseillent les responsables. Ce, par exemple, sur l’admission d’un nouvel adhérent si la décision n’est pas prise en assemblée plénière.
Le troisième organe est le ou les chapelains payés par la confrérie pour dire les messes régulières, les messes pour les défunts et les oraisons lors des fêtes.
Le dernier organe, c’est les responsables. Le premier d’entre eux porte le nom de prieur ou recteur dans les régions méridionales, prévôt, échevin, maître ou gouverneur dans le Nord et l’Ouest du royaume, et de doyen ou d’abbé, dans les confréries paritaires. C’est aussi lui qui a la plus grande dignité puisqu’il porte la bannière ou le bâton lors des processions, et porte donc toute la dignité, la noblesse, l’honneur de la confrérie.
Ensuite viennent un sous-prieur et un trésorier.
Les responsables sont toujours par deux ou trois, ce qui réduit les mauvaises gestions, qui exclue les fautifs de nouvelles charges.
La hiérarchie s’établit donc par la place occupée, mais aussi dans le paraitre.
Lors des fêtes, par exemple, La queue du cheval de valet est nouée, quand celle du maître flotte librement. De la même façon l’habit et la coiffure dans certains cas, distinguent les membres. Ornements ecclésiastiques décorés de l’image du saint patron pour les chapelains, chasubles aux armes de la compagnie pour les responsables, simples chaperons
Pour les membres (sorte de brassard ou d’étoffe de couleur fixé à l’épaule).
La place des individus dans les processions (responsables et chapelain derrière la bannière), ou au banquet (maîtres et anciens au milieu, nouvelles recrues qui servent la première année), montre aussi la distinction qui est faite au sein de la plupart des confrérie.
Ceci ne vaut pas pour les pénitents qui portent tous le même habit.


3) L’organisation économique et juridique

Les ressources de la confrérie reposent sur plusieurs revenus :
- les droits d’entrée : variable. En argent ou en livre de cire.
- Les cotisations : en moyenne 4 sous et 4 deniers qui sont versé lors du repas annuel, ou récolté à la semaine.
- Les amendes, en argent ou cire
- Les offrandes obligatoires lors de la messe du jour de fête ou la célébration de funérailles.
- La générosité des confrères (legs testamentaires, dons)
- Les profits issus de possessions. (rentes provenant de fondations etc)
- Les privilèges. Exp. Le droit de vendre à son profit des produits reçu des marchands bienfaiteurs de la confrérie. (exp. le sel et la confrérie de ND de Rouen).

Ces revenus permettent de financer des projets de charité, de payer les frais des festivités annuelles, de payer les chapelains qui disent les messes pour les morts, payer les funérailles, et acheter des objets de culte ou un bâton.

Juridiquement, les statuts des confréries au début de leur développement, sont rédigés par les responsables et ne sont composés que de quelques règles indiquant comment réagir dans une situation particulière, impose la présence à l’office de la fête annuelle et aux obsèques d’un confrère. Le règlement n’est pas très développé. Ce n’est qu’un peu plus tard qu’ils se durciront.


II. La confrérie comme foyer d’épanouissement

1) Une famille de substitution

Le noyau familial est un enjeu central de la relation entre la famille et la confrérie.
En effet, l’essor des confréries est dû à la disparition des familles larges et à la vulnérabilité des noyaux conjugaux. Ainsi, les deux structures se renforcent mutuellement. La confrérie accueil des individus en mal de famille large, en retour le noyau conjugal vient renforcer les liens au sein de la confrérie et lui permet de se reposer sur des bases solides, et donc d’assurer son bon fonctionnement. Ce sentiment de famille élargie se traduit par l’appellation de frère, sœur, de l’image quasi paternelle du saint-patron, du rôle de grand frère du responsable, de l’entraide fraternelle, du tissage de liens forts au sein de la confrérie. Toutefois les testaments montrent que la confrérie figure beaucoup plus rarement en tête de liste v. 1400 Ceci montre que les liens familiaux conservent le dessus sur les liens confraternels. On sait d’ailleurs qu’à l’entrée, la plupart des confrères sont intégrés dans une structure familiale (entre la ½ et 2/3 sont en couples). Aussi, l’idée de famille de substitution peut-elle être remise en cause.


2) L’accumulation de suffrages

Dans l’activité confraternelle, le souci du corps et des biens de fortune du prochain débouche sur celui de son âme. Les membres, en assurant la solidarité de salut et un rôle funéraire, sont
des intercesseurs, des avocats qui plaident le côté favorable pour leur confrère mort. Pour cela, la confrérie devait faire état d’un maximum de bonnes actions (suffrages).
A cette fin, les confréries constituent un réseau au sein duquel chaque membre concourt au salut du groupe, à commencer par le sien. Cela aboutit donc à la constitution d’un trésor collectif de suffrages dont tous profiteront à titre individuel, à leur mort. La collecte des suffrages se fait de divers moyens que sont :
Les œuvres de miséricorde, « nourrir ceux qui ont faim, abreuver ceux qui ont soif, vêtir ceux qui sont nus, visiter les malades et les prisonniers, accueillir les étranger », ensevelir les défunts.
Concernant les pauvres, ils jouissent d’une attention particulière de part son assimilation à la figure christique. Ainsi, les confréries ouvrent des hôpitaux et des fondations pour eux, les confréries moins riches, invitent des pauvres à leur table lors du banquet annuel. Ceux-ci prennent la place des défunts, ou alors sont accueillis au nombre de 13, en référence à la Cène. Toutefois, on sait que les pauvres sont « triés » : « les proches avant les étrangers, les malades avant les bien portant, les justes avant les pêcheurs ».
D’autres moyens de recueillir des suffrages sont la communion, la prière, le jeûne.
A noter que le jeûne est complètement absent dans les confréries les plus laïques. Il y a également la prière qui se fait collectivement au cours du banquet annuel, et individuellement lorsque la cloche du crieur annonce une maladie ou la mort d’un confrère.
Arkana
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Message par Arkana Ven 27 Mar - 19:30

3) Un cadre de transmission

La confrérie, de part son caractère plus ou moins fortement religieux, joue un rôle important dans l’éducation des mœurs et des valeurs chrétiennes.

Il y a de nombreuses célébrations comme la messe au saint-patron, doublée le lendemain d’une messe de requiem, pour les confréries les moins riches et pieuses et des messes plus régulières: quotidiennes (5 fois/j), hebdomadaires, mensuelles, pour les plus riches et ferventes. Dans l’ensemble, les confrères y assistent peu, excepté pour les funérailles et les fêtes auxquelles ils sont tenus d’assister sous peine de sanction (amende, exclusion).
On incite les confrères à prier plus individuellement en distribuant des affiches des saints-patrons. Elle se résume à des pater et des ave pour les laïcs, et à la lecture du psautier pour les clercs. On oblige également à la communion, une fois l’an.
Par ailleurs, l’audition du sermon lors du banquet éduque à l’ouverture du cœur, la lecture des statuts apprend les règles de vie conformes à la religion, apprend le respect, la vie en bonne intelligence, la paix, l’amour de Dieu et du prochain. Enfin, fin XIVe s, s’ajoute à cet enseignement quasi liturgique, des jeux scéniques, sur les parvis des églises. Ils sont effectués par des confréries qui mettent en scène les miracles et les mystères d’un saint, d’un martyr … etc., dans le but d’instruire les fidèles et de rendre la liturgie plus familière et accessible.
En cela, la confrérie agit vraiment de concert avec la famille, dans l’éducation des valeurs et des mœurs, et est un cadre important de transmission.

III. Un contrôle social plus important et des autorités méfiantes

1) La puissance croissante des confréries

La puissance des confréries croît au XIVe et XVe s.
Une reconnaissance juridique donne aux confréries une autorité et le moyen d’intervenir dans la cité. Elle fait partie des « corps constitués » qui donnent réalité à une communauté d’habitants. Elles participent à la vie politique en faisant des processions pour les entrées royales, les fêtes importantes, les évènements politiques importants comme l’assassinat de Jean sans peur en 1419. De plus, à Paris, en 1414 est fondée la confrérie des Blancs manteaux, dévolu à Saint Laurent, affichant sa sympathie pour les armagnacs. En réponse 4 ans plus tard, les sympathisants bourguignons créent la confrérie Saint-André, protecteur de la Bourgogne. Certaines confréries endossent donc un rôle politique.
La confrérie a acquis une identité juridique pleine et entière. Elle est une personne morale donnant à la collectivité une consistance institutionnelle et supposant une dotation d’instances de gouvernance, la possibilité de posséder des biens communs, et d’agir en justice par l’intermédiaire de ses représentants. Les confréries reprennent les formules de monastères, chapitres, couvents, institutions municipales et professionnelles. Certaines possèdent même un sceau.

Par ailleurs, l’expérience acquise au service d’une petite unité peut ensuite valoir pour d’autres, de plus grande envergure. La confrérie a, ainsi, un rôle de banc d’essai pour de futurs dirigeants locaux qui, au travers de leurs responsabilités confraternelles, se sont initiés au gouvernement d’une collectivité. Dans chaque ville 1 ou 2 confrérie(s) entretiennent) des liens étroits avec les autorités municipales. En effet, les responsables deviennent des comptables municipaux, voire des maires. Exemple à Angers v. 1500 où 12 maires sur 15 ont été membres de la confrérie Saint Nicolas.

Enfin, les confréries sont également, en plus d’être des organisations caritatives et économiques, des organes de paix. Elles garantissent l’ordre public. Enfin, certaines profitent de la situation pour jouer un rôle de banque. Elle prête aux particuliers à des taux bas (par charité), et représente une réserve de trésorerie pour le pouvoir municipal.

Partant d’une idée d’entraide et de charité, les confréries prennent de l’envergure. L’emprise sur la vie sociale, les attribution juridiques en matière de propriété collective et de régulation des conflits donnent une réelle compétence à la confrérie.
Ceci effrayera les autorités civiles et ecclésiastiques qui condamneront les dérives et les abus des confréries.

2) Des abus sévèrement condamnés par les autorités ecclésiastiques et civiles

Du point de vue civil, on leur reproche de troubler la paix, en attisant des querelles inter-confraternelles.
On veut surveiller aussi l’éventuelle ingérence du groupe professionnel si celui-ci vire au corporatisme. En effet dès lors, rien ne leur empêcherait de passer des accords entre-eux et par exemple « mettre prix à leur denrées et marchandises, au préjudice de la chose publique » (Parlement Paris en 1500), échappant ainsi totalement aux autorités.
On reproche également l’ambivalence des confréries qui du service à la cité, passent parfois au service des intérêts particuliers des grandes familles. (droits d’entrée préférentiels etc. Exemple à Limoges, 2 livres de cire pour les fils de membres au lieu de 10).

L’Eglise, reproche, Elle, une atteinte aux mœurs en dénonçant les excès de table, les bagarres dues à l’ébriété des membres lors du banquet. Dès lors, le repas qui se faisait souvent dans la chapelle, est délocalisé voire supprimé pour les confréries les plus pieuses. L’idée de communion confraternelle et de partage de la nourriture n’est plus comprise et est devenue incompatible avec la dignité de la fête.
L’Eglise soupçonne les confréries de mettre en œuvre des conspirationes/conjurationes, scellée sous serment, exposant les membres à obéir ou devenir parjures.

Suite à toutes ces critiques, et à la volonté des autorités de reprendre les confréries en main, plusieurs mesures sont prises pour s’assurer leur contrôle.

3) La reprise en main par les autorités

Tout d’abord, on tente de supprimer des confréries. Par exp. Philippe le Bel en 1307,
après une révolte à Paris, dû rétablir en 1309 des concession aux drapiers.
Ceci montre bien les limites des moyens d’interventions de l’Etat central, encore en gestation à cette époque. Il en est de même à l’échelle locale…

Puis, les autorités rédigent, eux-même, les statuts des confréries et les règlements internes qui s’endurcissent. On opère des sélections. Exemple de la confrérie de Toussaint fondée en 1364 « nulle deshonneste personne ne sera receue en ladite frairie ». Ou encore on interdit l’accès au lieux de boisson le vendredi et le dimanche, les fornicateurs et les sodomites qui sont exclus d’office.

Enfin, les autorités arrivent à soumettre à leur approbation toute création nouvelle de confrérie. Cela est décidé par les ecclésiastiques dans les conciles (Montpellier 1214, Toulouse 1229, Bordeaux 1235/55, Dax 1283, Avignon 1283/1326) où toute création « illégale » sera punie d’excommunication. Cela se décide aussi par les civils, le roi en particulier, qui veille à cela, par ordonnances, depuis le XIIIe s.
Certains, vont même jusqu’à exiger une rente récognitive à la ville en échange de la concession de l’autorisation de fondation. Cela reste toutefois un phénomène assez rare.
Par ailleurs, on remarque que les autorités s’octroient une place dans la confrérie, ceci est une forme tacite d’autorisation pour la confrérie et une moyen de surveiller pour les autorités.
Mais si les autorités recherchent le contrôle des confréries, ce n’est pas seulement pour maintenir l’ordre ou rétablir de bonnes mœurs. En effet, pour les pouvoirs civils, c’est un moyen de, entre autres choses, convoiter les biens des confréries en levant des impôts sur ceux-ci. Pour les ecclésiastiques, cela permet de contrôler certes la débauche, mais surtout l’hérésie. En particulier, à cette époque, dans la région albigeoise. Ils encouragent les confréries louables en concédant des indulgences. Les ecclésiastiques tirent aussi profit des confréries en demandant de l’argent en l’échange de la « location » d’églises ou chapelles aux confréries qui n’ont pas la leur propre.


Conclusion :

Pour conclure, nous avons vu que la confrérie est une association qui regroupe des laïcs, des clercs, des âmes charitables, pour le profit économique et spirituel des uns, purement spirituel des autres. Elle est un lieu d’entraide et des soutien pour ses membres. Elle est une famille dans les familles. C’est une structure organisée, hiérarchisée avec ses règles conformes à la religion, et encadrant les activités et la piété des confrères. Le succès des confrérie témoigne de la pénétration dans les consciences individuelles d’une forme d’inquiétude spirituelle présentée comme une des caractéristique des dernier siècles moyenâgeux, et des compétences des confréries en terme de maintien de l’ordre public, de gestion économique, d’encadrement des laïcs. L’emprise des confrérie sur les population, et ses dérives croissantes, poussent les autorités à intervenir assez fortement et à reprendre le contrôle de ce qui leur échappait.
En dépit des critiques et des tentatives vaines d’enrailler le mouvement, les confréries résisteront voire même se développeront de nouveau à durant certaines phases de l’époque moderne.



Juste une petite précision, cet expo n'est pas de moi, mais d'un ami qui ne parvient pas à se connecter sur le forum, je poste donc l'exposé de sa part! ^^

Bonne journée à tous!
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Message par Ben Ven 27 Mar - 23:54

Merci à lui alors !! et à toi aussi ^^

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Message par léa touhami Sam 28 Mar - 16:21

THANKS!!!

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Message par Arkana Sam 28 Mar - 23:58

De rien ^^
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