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L'histoire des Annales

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Message par Sid Mer 5 Déc - 0:41

OBJET ET METHODE DE L’HISTOIRE : L’HISTOIRE DES ANNALES





Problématique : En quoi les Annales sont le reflet d’une histoire totale et scientifique ?

I. Les Annales : une histoire totale.
1. Les multiples supports.
2. Pour une étude pluridisciplinaire.
3. Dont l’Homme est seul objet de l’histoire.

II. Les Annales : une étude scientifique.
1. Une structure nouvelle.
2. Pour une histoire mouvante.
3. Faite de variante.






Bibliographie :

Généraux :
L. Febvre, Combats pour l’histoire, L’Ancien et le Nouveau, Armand Collin, Paris, 1992.

P. Lacombe, De l’histoire condidérée comme une science, Paris, 1884.

Marc Bloch, Apologie pour l’histoire ou le metier d’historien, Collin, Paris, 1949.

Spécifiques :
Rosan Rauzduel, Sociologie Historique des Annales, Ed Lettres du monde, Paris, 1999.

François Dosse, L’Histoire en miette : des « Annales » à la « nouvelle Histoire », Ed Armillaire, Paris, 1987.

Hervé Coutau-Bégarie, Le phénomène « nouvelle Histoire » : grandeur et décadence de l’école des « Annales », collection histoire, Ed Economica, Paris, 1989.

André Burguière, L’école des Annales : une histoire intellectuelle, Ed Odile Jacob, Paris, 2006.


Les documents que nous étudions sont pour le premier, un article paru dans la Revue de Métaphysique et de Morale en 1949 et pour le deuxieme, un discours prononcé au congrès de rentrée de l’ENS en 1941. Ces deux textes sont adressés par Lucien Febvre à des étudiants et à des historiens. Cofondateur avec Marc Bloch (6 juillet 1886-16 juin1944), en 1929, des Annales d’histoire économique et sociale, Lucien Febvre né en 1878 (et mort en 1956) fut titulaire de la chaire d’histoire de Bourgogne et de l’art bourguignon à la faculté des lettres de Dijon. Il montre quels liens unissent histoire et géographie, et défend sa conception novatrice de l’histoire qui épouse les fluctuations de la vie. En 1942, il écrit : « L’historien n’est pas celui qui sait. Il est celui qui cherche. ». Avec Bloch, ils suivent le mouvement de la « synthèse historique » mené par Henry Berr (1853-1954) depuis 1900 avec La revue de synthèse historique, contre ceux qui assignent pour mission à l’histoire l’accumulation de faits et d’évènements particuliers qui ne se répètent pas.
La création de la revue des Annales résulte en réalité d’une double mutation qui bouleverse tant la situation mondiale dans l’après 1914-18 que dans le champ des sciences humaines et sociales. Le point d’encrage du discours annaliste de Febvre et de Bloch ainsi que la future identité des Annales trouvent leurs origines dans l’opposition systématique, dans le rejet total de l’historiographie dominante, dite positiviste et sur la contestation de la génération des ainés comme par exemple Langlois ou encore Seignobos. La mise en cause de l’évolutionnisme, de l’idée du progrès, déplace la réflexion de l’histoire sur d’autres terrains extérieurs à son propre territoire. Une période marquée par de nouvelles disciplines telles que la linguistique, la psychanalyse, l’anthropologie, ou encore la géographie avec la participation de Paul Vidal de la Blache et surtout la sociologie avec l’influence grandissante de l’école Durkheimienne menée par Emile Durkheim qui se charge du premier cours de sociologie en 1887 à l‘université de Bordeaux.
En 1903, François Simiand publie un article dans la Revue de synthèse historique de Henry Berr contre l’ouvrage méthodologique de Seignobos La méthode historique appliquée aux sciences sociales paru en 1901. Cet article appelle les historiens à se débarrasser des trois idoles de l’ancienne histoire aussi définie par Febvre par « préhistoire » : L’ « idole individuelle » qui se borne à l’histoire des individus, l’ « idole politique » qui se limite à l’étude de l’histoire politique et l’ « idole chronologique » ou l’habitude de se perdre dans des études d’origines. Il invite également les historiens à passer du singulier au régulier, aux relations stables qui permettent de dégager des lois, des systèmes de causalité, et de déplacer leurs observations de l’individu au social. C’est de cet article que les Annales tirent l’essentiel de son esprit novateur, de l’histoire-problème à la promotion de recherches collectives en opposition formelle à une histoire historisante.
Dans un monde plein de bouleversements, l’histoire est alors une science du changement. La pratique des Annales consiste alors à tenter d’expliquer ces changements, et de les rendre intelligibles, se basant sur l’étude d’une durée, globale, ayant en son cœur l’homme social dans sa société environnante.
L’histoire ou l’école des Annales n’est pas une science immobile, elle s’adapte avec succès aux mutations successives tout au long du XXème siècle. Entre les Annales des années 30 et celles des années 80, on peut repérer un certain nombre de continuités, telles que le refus de l’étude politique, la même procédure de conception des sciences sociales et la même référence à l’histoire-problème. En revanche, elle perd son rôle d’éclairage du contemporain ainsi que sa perspective globale : plus d’histoire, mais les histoires. Nous verrons en détail ce qui caractérise les Annales d’étude scientifique et totale tout au long de leur développement.


Introduction : Les documents que nous étudions sont pour le premier, un article paru dans la Revue de Métaphysique et de Morale en 1949 et pour le deuxieme, un discours prononcé au congrès de rentrée de l’ENS en 1941. Ces deux textes sont adressés par Lucien Febvre à des étudiants et à des historiens. Cofondateur avec Marc Bloch (6 juillet 1886-16 juin1944), en 1929, des Annales d’histoire économique et sociale, Lucien Febvre né en 1878 (et mort en 1956) fut titulaire de la chaire d’histoire de Bourgogne et de l’art bourguignon à la faculté des lettres de Dijon. Il montre quels liens unissent histoire et géographie, et défend sa conception novatrice de l’histoire qui épouse les fluctuations de la vie. En 1942, il écrit : « L’historien n’est pas celui qui sait. Il est celui qui cherche. ». Avec Bloch, ils suivent le mouvement de la « synthèse historique » mené par Henry Berr (1853-1954) depuis 1900 avec La revue de synthèse historique, contre ceux qui assignent pour mission à l’histoire l’accumulation de faits et d’évènements particuliers qui ne se répètent pas. Pour eux, l’histoire est une étude scientifique. En quoi les Annales sont le reflet d’une histoire totale et scientifique ?



I .Les Annales : une histoire totale.
1. Les multiples supports.

L’étude historique, ne s’effectue pas, et ne doit pas s’effectuer sur le seul support des textes, tel qu’en 1892 on l’inculquait aux étudiants des Colleges, des Lycées et des Universités : « L’histoire se fait avec des textes. » lg 52 I
L’histoire n’est pas l’histoire, elle ne se définit pas par son objet mais par son extrême richesse matérielle. ≠ De ce qu’il nomme « préhistoire » lg62 I, cette époque où, sans technique, ni matériel, on s’employait à rédiger des chapitres d’une l’histoire humaine textuelle, où flottaient une agriculture, une industrie et un commerce abstraits.

Selon la conception synthétique de Febvre, l’historien, dans sa recherche scientifique de l’histoire, doit se servir de tout le «vaste réseau» lg21 I matériel mis à sa disposition en étudiant les processus historiques structurels des sociétés, l’histoire des productions culturelles, des techniques, des outils etc…. Ce qu’il résume dans sa magnifique métaphore lg9 I et lg 13-16 I.
Cette multitude de supports, de matériaux nouveaux implique la valeur défendue par Febvre de discipline multiple qu’est l’histoire par son étendue matérielle quazi infinie : paysages, champs, outils, tableaux de peinture etc….

2. Pour une étude pluridisciplinaire.

Lg 29 II : « Une histoire qui s’inscrit dans le groupe des disciplines humaines de tous les ordres et de tous les degrés… »
Une multitude de supports suppose une multitude de disciplines fonctionnelles propre à chaque support, l’histoire est donc une discipline multiple et qui s’appuie sur une recherche collective de différentes spécialités regroupant entres autres l’anthropologie, l’économie, la sociologie, l’archéologie, et meme l’Art, non seulement pour enrichir les possibilités de se doter de moyens nouveaux, mais surtout pour présenter cette interprétation des choses que l’art suggère.
=> ouvrir de nouveaux horizons à l’Histoire.
3. Dont l’Homme est seul objet de l’histoire.

Lg 3-5 II : » L’histoire que je prends pour l’étude […] des diverses activités et des diverses créations des hommes d’autrefois… »
Dans ses conceptions, ses travaux, ses façons d’être. L’histoire, c’est la possibilité par tous les matériaux possibles de produire un étude de l’Homme, mais de l’homme dans sa communauté : « l’Homme isolé, cette abstraction, l’Homme en groupe, cette réalité. » Ln 55-60 II.

L’histoire, une étude des mentalités toujours présente dans la construction d’explications qui nous renseignent sur une époque « L’historien est comme un ogre de légende, là où il flaire la chair humaine, il sait que là est son gibier » Bloch.

II. Les Annales : une étude scientifique.
1. Une structure nouvelle.

2eme para. II : « Je qualifie l’histoire d’étude scientifiquement menée et non de Science. »
Comme nous l’avons déjà évoqué, Febvre considère l’histoire comme un mélange de sciences, un mélange de disciplines qui doivent, par leur complémentarité remettre à jour méthodiquement et de façon raisonnée les vérités traditionnelles. Disons à ce propos que les historiens ont considéré qu’une « véritable » science historique est apparue en France entre 1929 et 1932, par le recours aux mathématiques non utilisés auparavant en raison du dédain traditionnel des historiens francais pour l’étude de l’histoire économique. Mais c’est justement ce chemin là que veut suivre Febvre et ses contemporains tels que Bloch ou encore Braudel qui dans son œuvre La Méditerranée redigée entre les deux guerres où l’histoire traditionnelle, évènementielle, esr reléguée au second plan, confinée à un rôle subalterne. Le sous titre que se sont données les Annales en 1945 : « Economies, Sciétés, Civilisations » témoigne de cette évolution de l’ordre chronologique traditionnel, à un ordre de dynamique sociologique et géographique.
De plus, les nouveaux historiens ne considèrent pas l’histoire sans hypothèse avancée, sans problème donné. => Propre de la Science. Une histoire problématique au lieu d’une histoire automatique. Elle doit comprendre et faire comprendre.  Effort éditorial pour la compréhension.

2. Pour une histoire mouvante.

Lg 23-27 II : « Le besoin de reprendre, de remanier […] réadapter aux conditions d’existence nouvelles que le temps et les hommes, que les hommes dans le cadre du temps ne cessent de forger. »
Pour Febvre, l’histoire doit partir vers chaque parcelle inconnue du monde qui nous précède : ln 24 I : « Etre historien… », et doit sans cesse être remi en question. La science historique francaise des années 30 a subi une certaine influence de l’école sociologique d’Emile Durkeheim dont la revue L’année sociologique, fondée en 1897, oppose l’étude du fait unique (évenement), qui ne se répete pas, à celle des déterminants sociaux, auquels elle attribue un rôle essentiel dans tout le développement de la société, au contraire de ce qu’inculquent les enseignants en 1900 où l’histoire c’est : établir les faits, puis les mettre en œuvre.
Les Annales elles-mêmes n’ont cessé d’évoluer depuis leur création en 1929 : d’abord appelées Annales d’Histoire Economique et Sociale, puis Annales d’Histoire Sociale, puis après Mélange d’Histoire Sociale et enfin ANNALES : Economie, Sociétés, Civilisations. Elles se sentent le devoir d’évoluer en même temps que le monde évolue.

3. Faite de variantes.

Ln 35-40 I : « voila qui permet de préparer les matériaux d’une carte »
Ces nouveaux historiens refusent alors les faits, l’histoire qui se résume au Temps, se tournant vers une approche plus géographique (influencé entre autre par l’école géographique de Vidal la Blache) et plus large, tentant de construire des liens culturels et anthropologiques entre les périodes et les lieux, une histoire du Temps et de L’espace.
Une nouvelle méthodologie de travail qui non seulement permet de prendre place dans le passé, de savoir et de penser comme par le contexte donné, mais aussi, suivant l’étude de cas relativement similaires, d’une certaine façon d’expliquer le présent : « L’homme ne se souvient pas du passé, il le reconstruit toujours. », ou de comprendre en quoi le passé diffère du présent. => Une histoire utile en soit.
=> Mouvement du présentisme = chercher constamment à relier des conditions passées au présent.


Conclusion : Les Annales est une revue à caractère scientifique non seulement dans sa méthodologie de synthèse mais également dans l’étendue de son apport de connaissances. Dans une recherche perpétuelle de nouveaux matériaux, elles remettent constamment en cause l’information et sont une invitation à renouveler l’histoire, à en élargir les problématiques, à étudier les processus historiques structurels et profonds des sociétés. Elles se donnent comme ligne directive l’étude de l’Homme et de sa vie au sens large du terme, une tendance qui se prolongera en Fernand Braudel et sa théorie : Combattre le concret pour une histoire plus large et plus humaine dans une double tâche de Science et d’éducation.
L’histoire ou l’école des Annales n’est pas une science immobile, elle s’adapte avec succès aux mutations succéssives tout au long du XXème siècle. Entre les Annales des années 30 et celles des années 80, on peut repérer un certain nombre de continuités, telles que le refus de l’étude politique, la même procédure de conception des sciences sociales et la même référence à l’histoire-problème. En revanche, elle perd son rôle d’éclairage du contemporain ainsi que sa perspective globale : plus d’histoire, mais les histoires. Cependant, à force de décomposition de l’Histoire en nouveaux objets d’études, en de nouveaux horizons, en de nouvelles disciplines, on peut se demander si, paradoxalement, elle ne finit pas par abandonner son identité en se perdant dans l’éclatement d’une myriade d’objets différents et sans rapports ?


Dernière édition par le Jeu 6 Déc - 20:09, édité 1 fois
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Message par Yoann [gp5] Mer 5 Déc - 0:50

Mais avec qui t'as fait ça? Ca m'a l'air vraiment bien! Laughing
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Message par RD Jeu 6 Déc - 0:08

Grrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr !!!!!!!! What a Face FERNAND Braudel !!! Ferdinand...

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Message par Sid Jeu 6 Déc - 20:09

oups dsl ! c'est corrigé.
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Message par RD Jeu 6 Déc - 21:48

Non mais je comprends qu'on ait envie d'écorcher son nom... quoi de plus soulant que Braudel... ?

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