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Les journées de juin 1848 à Prague

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Les journées de juin 1848 à Prague Empty Les journées de juin 1848 à Prague

Message par Sid Jeu 16 Avr - 12:30

Voila, je poste cet exposé mais sans vraiment savoir ce qu'il vaut puisque personne n'est passé avec M. Hage comme vous le savez. Mais si cela peut en aider certain, voila ce que ça donne.

Les journées de juin 1848 à Prague



Problématique : En quoi, Engels, à travers son article, accuse les Allemands de ne pas avoir soutenu les Tchèques dans leur volonté nationale ?



Plan :

I.Les tensions entre Allemands et Tchèques

1.Questions culturelles
2.Réactions à une volonté d'union
3.Une minorité démocrate

II.Le rôle de l'Empire autrichien

1.Une force nécessaire
2.Un empire faible
3.Une armée puissante

III.Les reproches de Engels à l'Allemagne

1.Les exactions envers d'autres nations
2.Une position ambiguë en Allemagne
3.La question de la Russie



Bibliographie :

Pavel BELINA, Petr CORNEJ, Jiri POKORNY, Histoire des Pays TCHEQUES, collection Point, Paris, Seuil, 1995

Marie-Louise HEERS, Du printemps des peuples à l'affrontement des nations : 1848-1914, Paris, Presses universitaires de France, 1974

Santamaria, Yves, Du printemps des peuples à la Société des nations : nations, nationalités et nationalismes en Europe, 1850-1920, Paris : la Découverte, 1996

Claudín, Fernando, Marx, Engels et la révolution de 1848, Paris, F. Maspero, 1980


Le texte que nous étudions est un extrait de l'article intitulé « L'insurrection de Prague » tiré de la Nouvelle Gazette Rhénane du 18 juin 1848 et écrit par Friedrich Engels. Friedrich Engels (né à Barmen aujourd'hui une partie de Wuppertal, 28 novembre 1820 - décédé à Londres, 5 août 1895) fut un philosophe et théoricien socialiste allemand, grand ami de Karl Marx. Il est issu d'une famille d'industriels, son père avait fait fortune dans l'industrie du textile. En 1845, il publie La Situation de la classe laborieuse en Angleterre et la même année, Engels contribue au journal Annales franco-allemandes, édité et publié par Karl Marx à Paris. Après leur première rencontre en 1844, ils découvrent qu'ils partagent les mêmes vues et décident de collaborer plus étroitement. Sur demande de la Ligue des communistes, Marx commence en 1847 à rédiger un pamphlet basé entre autres sur les Principes du Communisme d'Engels. Cet ouvrage, terminé en six semaines, est écrit de manière à rendre les principes communistes accessibles à tous. Il est intitulé Manifeste du Parti communiste, et publié anonymement en février 1848. En raison de la révolution de 1848, Engels et Marx sont expulsés en mars de Belgique. Ils s'installent à Cologne, où ils fondent un nouveau journal, la Nouvelle Gazette rhénane. Engels participe activement à la Révolution de 1848, prenant part au soulèvement de Elberfeld.

Le Congrès de Vienne avait restauré les monarchies dans tous les États conquis par la France lors des guerres de la Révolution française ou des guerres napoléoniennes.
Cependant les courants politiques opposés nés de la Révolution, notamment le libéralisme, ainsi que le nationalisme, progressaient. En 1830, Charles X est chassé au profit de Louis-Philippe (instauration d'une monarchie plus parlementaire) en France (Trois Glorieuses) ; la Grèce et la Belgique obtiennent leur indépendance la même année, et les Polonais se soulèvent sans succès en 1830-31 contre l’Empire russe (Insurrection de Novembre).
Tandis que l'unité allemande et italienne s'accomplissent par étapes, l'empire austro-hongrois de la dynastie Habsbourg subit des poussées centrifuges et subit l'hostilité du tsar qui apparaît comme le protecteur des minorités slaves. en Autriche : des émeutes éclatent en mars à Prague et à Vienne. La Bohême est soumise dès le mois de juin, et la capitale en octobre. L'empereur Ferdinand abdique en faveur de son neveu François-Joseph. La faiblesse momentanée de l'Autriche encourage les révolutions hongroise et allemande.

Nous verrons en quoi, Engels, à travers son article, accuse les Allemands de ne pas avoir soutenu les Tchèques dans leur volonté nationale ? Suivant le plan, dans une première partie, nous verrons les tensions linguistiques et culturelles entre les Allemands et les Tchèques de Bohême, dans une deuxième partie le rôle que joua l'Empire Autrichien et enfin dans une troisième partie les reproches de Engels à l'Allemagne.

I. Les tensions entre les Allemands et les Tchèques
A – Questions culturelles


L 1-2-3 « La soldatesque autrichienne a étouffé dans le sang tchèque la possibilité pour la Bohême et l'Allemagne d'une coexistence pacifique. »

On remarque dès le début de l'article qu'il est question de multiples nationalités. Tchèques et Allemands, divisés au sein de la confédération germanique et de l'Empire d'Autriche. En vérité, le conflit porte sur un conflit d'identité.

Dans l'histoire de la Bohême, on note une première renaissance idéologique et linguistique, dès le XVIIIe siècle où la langue allemande est devenue la langue dominante pour les savants, le tchèque étant alors au plus bas, il est conservé surtout dans les campagnes. Mais on voit une réhabilitation de la langue par la noblesse de Bohème qui a le souci d'affirmer sa différence et de manifester son identité territoriale. Jungmann défini en 1806 l'identité nationale par la pratique linguistique « la langue, la nation et la patrie sont une même chose », il y a donc deux nations en Bohême, une nation allemande minoritaire et une nation tchèque majoritaire. La langue tchèque est restée encore pendant plusieurs décennies la langue des paysans astreints à la corvée, avec un statut d'infériorité. Mais elle se développe par les cercles littéraires, une petite bourgeoisie de fonctionnaires, commerçants, artisans. Cette phase littéraire précède l'affirmation politique des Tchèques.

Avec la langue, des rivalités linguistiques éclatent. On voit donc s'affronter deux conceptions du nationalisme : un patriotisme local, fondé sur la grandeur du passé de la Bohême, et un nationalisme linguistique, divisant Tchèques et Allemands. La noblesse joue un rôle dirigeant pour exalter ce patriotisme bohème qui rencontre un écho profond dans la population, c'est également ce que souhaite aussi une partie de la bourgeoisie éclairée et des intellectuels, où Allemands et Tchèques se trouvent associés dans la lutte.

L35-36 - En effet, en Allemagne, le parlement provisoire se réunit pour discuter de l'unification de l'Allemagne. Il avait à décider entre deux conceptions d'unification – une petite ou une grande Allemagne, choix qui concerne également les intérêts de la nation tchèque intégrée à la confédération germanique. La langue devient alors la ligne de partage essentielle, et dès lors, Allemands et Tchèques sont condamnés à prendre des voies séparées. Les députés représentants les nations slaves font alors face aux exigences des libéraux allemands qui demandent l'intégration de l'Autriche dans l'Allemagne suivant l'idée d'une Grande Allemagne, alors que les députés tchèques František Palacký et František Ladislav Rieger défendent la politique de l'austroslavisme, celle d'une Autriche forte et indépendante, fédéralisée et organisée sur la base de l'égalité des nations. Dans le cas de l'intégration de l'Autriche dans l'Allemagne réunifiée, ils craignent en effet la dissolution de la nation tchèque par la nation allemande

B. Réaction à une volonté d'union

Alors que le mouvement libéral prenait de l'ampleur et gagnait des combats dans la marche vers l'autonomie, un évènement vint perturber le bon fonctionnement des opérations. Les allemands qui avaient une certaine avance sur les tchèques leur proposent d'intégrer une Allemagne unifiée. C'est par l'intermédiaire du congrès de Francfort que les allemands veulent établir l'organisation du nouvel État-nation. Ainsi on comprend mieux à la ligne 37 « On leur tient rigueur de ne pas vouloir une Assemblée telle que notre lamentable et lâche « Assemblée Nationale » de Francfort qui tremble devant sa propre souveraineté ». En effet, un des intellectuels et historiens les plus influents en ex-Bohême, Franticek Palacky a refusé de participer au congrès par l'intermédiaire d'une lettre publique datée du 11 avril 1848. En réaction et en modèle, le mouvement libéral décide d'avancer vers un gouvernement autonome avec le congrès slave auquel Engels fait allusion aux lignes 14-15. Mais celui ci sera interrompu par Windischgrätz. La raison de ce refus était pourtant simple; la politique choisie par les tchèques est de chercher l'autonomie et de ne pas dépendre d'un peuple dont ils ont réussi à se libérer et ce malgré la minorité allemande sur le territoire.

C - Une minorité démocrate.

L4-5 « On concentre les troupes et on prépare un coup de main contre le congrès slave et les Tchèques »
Le congrès slave se réunit le 2 juin 1848 à Prague. Deux tendances apparaissent. Les libéraux modérés de droite, dirigés par Palacky et Safarik qui, tout en acceptant le maintien de la monarchie austro-hongroise, voire son renforcement, tentent de la transformer en une fédération de nations. lités aux droits égaux; ils s'opposent aux démocrates de gauche, dirigés par Sabins, Fric, Libelt, etc. qui aspirent à agir en commun avec le mouvement démocratique révolutionnaire d'Allemagne et de Hongrie. Comme la majorité des congressistes représentent la théorie austro-hongroise, elle adopte une position hostile au mouvement révolutionnaire européen, car un des buts que se propose le mouvement démocratique est l'anéantissement de l'empire réactionnaire des Habsbourg.
L 13-14 « On ajoute que de nombreux membres du congrès salve ont été expulsés de la ville sous bonne escorte » Engels parle-t-il de la majorité libérale qui aurait été épargné du massacre, car c'est de ce point de vue que Marx et Engels jugent la politique de la bourgeoisie tchèque qui triomphe au congrès et ouvre la voie à une alliance ouverte avec la noblesse et les Habsbourg contre le mouvement révolutionnaire. Et c'est bien la branche démocrate qui prend les armes et se révolte puis subisse des représailles sanglantes.
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Message par Sid Jeu 16 Avr - 12:31

II. Le rôle de l'Empire autrichien
A. Une force nécessaire

Le refus de considérer la minorité allemande sur le territoire tchèque est tellement catégorique que les libéraux préfèrent rester sous la domination de l'Empire autrichien Et c'est là une idée centrale de l'accusation de Engels même s'il n'est pas toujours explicite dans son article. On le devine ligne 15: « Que l'insurrection finisse comme elle voudra l'unique solution possible est maintenant une guerre d'extermination entre allemands et tchèques. » Une nouvelle fois nous allons reprendre les idées de l'historien libéral Franticek Palacky. Aucun État-nation dont la situation géographique le place entre Allemagne et Prusse ne pourra s'imposer tant la menace de domination des deux puissances est forte. Si les tchèques parviennent à obtenir l'autonomie tout en restant dans l'Empire autrichien, ils auront l'assurance de s'auto-gérer tout en bénéficiant de la puissance militaire de l'Autriche en cas d'agression. Mais leur plan va être contrecarré par un tyrannique Windischgrätz et les événements prouveront leur erreur face à l'inaction et à l'incapacité de Vienne lors de la répression.

B. Un Empire faible

Ligne 42: « Avec un gouvernement lui même trop faible pour délivrer Prague des canons et des soldats d'un Windischgraetz? » L'empereur fait preuve d'une certaine paresse pour intervenir à Prague pour aider le peuple. D'ailleurs ligne 6, lorsqu'« ils se précipitent sur la demeure du prince et réclament des armes, elles leurs sont refusées. » L'Empire a consenti d'accorder des libertés aux tchèques. Le comité national avait rédigé une pétition qui réclamait l'union institutionnelle des pays de la couronne tchèque, ce qu'il leur fut accordé par un acte ministériel du 8 avril. Depuis l'avènement de Ferdinand 1er le Bienveillant en 1835, le système répressif de l'Empire est à l'agonie, Metternich a fuit depuis quelques mois et l'empereur a consenti à accorder des constitutions aux peuples qui en réclame. D'où l'argument fondé de Engels lorsqu'il parle ligne 39 du « gouvernement autrichien impuissant qui en proie au désarroi et paralysé ne semble pas être là que pour ne pas empêcher une désagrégation de l'Autriche ou du moins pour l'organiser sinon le constater ».

C - Une armée puissante

L1-2 « la soldatesque autrichienne a étouffé dans le sang tchèque »
L3-4 « le prince [...] des canons dirigés contre Prague. »
L 41-42 «  Avec un gouvernement lui même trop faible pour délivrer Prague des canons et des soldats d'un Windischgraetz »

On remarque bien que la monarchie est sauvée par l'armée et ses généraux, c'est Windischgraetz qui fait bombarder Prague après que sa femme est reçu une balle perdue, mais il n'est pas question de l'empereur nul part dans cet article. Engels parle d'un gouvernement trop faible.

L23-28 - De plus, l'action de répression que fait peser le maréchal sur Prague est également le cas pour toutes les autres révoltes de l'Empire, d'où le reproche d'Engels qui considère la question des révolutions nationale dans le cadre européen, mais qui désespère de voir des semblants de révolution partout mais non achevées et non unifiées entre elles. Les révolutions nationales et démocratiques en Italie, Pologne, Hongrie, et en Autriche, si elles ne sont pas unifiées dans le cadre européen, elles sont vouées à l'échec car elles se font écraser par l'armée autrichienne menée par les généraux autrichiens qui n'obéissent finalement qu'à eux mêmes et qu'à des fins de conserver leur propres intérêts.

Finalement, Engels prône une unification des nations dans leur révolution pour lutter à l'unisson pour des intérêts communs contre ceux des oppresseurs comme Windischgraetz.


Dernière édition par Sid le Jeu 16 Avr - 12:32, édité 1 fois
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Message par Sid Jeu 16 Avr - 12:32

III. Les reproches de Engels à l'Allemagne
A. Exaction envers les autres nations


Engels accorde un long paragraphe au passé de l'Allemagne qu'il présente chaotique. Il y a une insistance pour montrer aux allemands le poids de leur histoire qui leur fait défaut à ce jour de juin 1848. Ainsi on a ligne 17 »les Allemands ont à expier dans leur révolution les péchés de tout leur passé », ligne 23 « Un nation qui au cours de son passé a accepté d'être un instrument d'oppression de toutes les autres nations «  et ligne 30 « se dégager de tout son passé ». Engels fait référence aux patries qui tentent aujourd'hui leur révolution et qui ont été opprimées et assujetties par les allemands dans la violence au moment du Saint Empire Romain Germanique. On va préciser ici le cas d'ex-Bohême qui nous concerne plus particulièrement. Depuis 1306, la Bohême était rattachée à la lignée des Habsbourg qui prend place sur le trône. Dès le siècle suivant, des colons allemands (expliquant l'existence d'une minorité au XIX ème siècle) viennent profiter des défrichements pour s'intégrer dans la population et s'immiscer largement dans l'aristocratie ce qui a pour conséquences une germanisation de tout le royaume. Au XVIème siècle et pendant tout l'Ancien régime, les Habsbourg pratiquent une politique d'oppression, d'acculturation et de reconquête catholique ce qui va fortement troubler l'ensemble de la Bohême. Ce bref résumé historique nous permet de mieux comprendre l'argumentation de Engels et les reproches qu'il fait aux allemands.

B. Positions ambigües en Allemagne

Les exactions de l'Allemagne ne se limitent pas aux expériences désastreuses en politique extérieure. En Autriche, les usages, les coutumes et le langage sont souvent allemand et font partie intégrante de l'Empire. Nous vous précisons que sur trente cinq millions d'habitants il y a onze groupes nationaux donc un minimum d'unité est nécessaire. Cependant il est parfois compliqué pour les peuples qui composent l'Empire de ne pas assimiler les deux puissances. D'où ligne 21: « Même là où ils interviennent en tant qu'apôtres généreux de la liberté on les repousse avec un sarcasme amer ». De plus,l'Allemagne a une politique que l'on pourrait qualifier de « tâtonnante », les princes allemands et prussiens hésitent à suivre les mouvements libéraux en Allemagne: ligne 38 « notre lamentable et lâche Assemblée de Francfort qui tremble devant sa propre sa propre souveraineté. » Ce comportement est fortement critiqué par Marx et Engels car il est impossible de faire confiance à une nation qui doute d'elle même: ligne 35 « Et voilà les Allemands qui demandent aux Tchèques d'avoir confiance en eux? » Engels est d'autant plus accusateur envers l'Allemagne que ce refus des Tchèques minimise les forces d'un combat futur inéluctable: celui contre la Russie.

C - La question de la Russie

Avant dernier paragraphe : L45-46-47-48-49 « L'oppression qu'ils ont subis durant quatre siècle de la part des Allemands, oppression qui se poursuit dans les combats de rue de Prague, les poussent dans les bras des Russes. [...] place les Tchèques dans les bras dans le camps des Russes, dans le camps du despotisme contre la révolution. »

Engels reproche à l'Allemagne de n'avoir pas su agir plus tôt envers les intérêts des slaves car le conflit qui éclate entre les étudiants et les prolétaires à Prague, unis contre le prince de Windischgraetz et l'action qui suivit de l'écrasement de la révolte atteint l'élan démocratique qui souhaitait une entente et une action commune avec les mouvements démocratiques d'Allemagne et de Hongrie. Or par l'écrasement de ces démocrates slaves, le congrès, qui est déjà majoritairement libéral, ne va qu'appuyer sa volonté de construire une monarchie austro-hongroise forte, et prendre encore plus de distance avec l'Allemagne et la confédération germanique, au profils d'un rapprochement avec la Russie, et le tsarisme considéré alors comme le régime de la contre révolution par excellence.

Pour comprendre le jugement d'Engels concernant les Tchèques, il faut tenir compte que Marx et Engels considéraient la question nationale du point de vue des intérêts de l'ensemble du mouvement révolutionnaire en Europe. En Bohème on peut distinguer deux étapes principales : premièrement, du début des événements de mars jusqu'à l'écrasement de l'insurrection de Prague, les masses populaires - la paysannerie et le prolétariat – ont pris une part active au mouvement révolutionnaire contre le féodalisme et l'absolutisme. Cette lutte du peuple tchèque coïncidait avec les intérêts du mouvement révolutionnaire européen et fut soutenue par Marx et Engels. Puis, après l'écrasement de l'insurrection de Prague, la bourgeoisie libérale tchèque qui, en luttant contre la révolution et la démocratie, faisait cause commune avec la noblesse et les Habsbourg, réussit à réprimer les forces démocratiques de Bohème. Ce mouvement entre ainsi en contradiction avec la révolution européenne parce qu'il était devenu un soutien de la monarchie des Habsbourg et indirectement du tsarisme. Cependant, Marx et Engels soulignèrent aussi que la politique nationaliste et antislave de la bourgeoisie allemande portait pour une très grande part la responsabilité d'avoir rejeté les Tchèques du côté de la contre-révolution, et selon Engels « dans les bras des Russes.


Conclusion

Marx et Engels ont un but précis à travers les articles de la Nouvelle Gazette Rhénane. Ils veulent fédérer les groupes révolutionnaires entre eux pour qu'ils soient enfin efficaces et actifs. Les géants du Congrès de Vienne ont réussi depuis 1815 à affirmer leur emprise sur les territoires occupés et les mouvements libéraux et nationaux risquent de ne pas tenir la distance très longtemps. C'est ce qui s'est produit pour Prague qui est une des premières villes à subir la répression après un printemps des peuples que l'on croyait prometteur. Les nouvelles nations vont subir l'oppression de l'Empire autrichien et retourner dans son giron. Mais la suite des évènements nous prouve que Engels avait raison car c'est grâce à la Russie qui vient en aide aux moments décisifs que l'Empire est reconstitué. Engels introduit une vision avant-gardiste du danger qu'il va falloir bientôt affronter: les Russes
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Message par Ben Jeu 16 Avr - 21:30

Merci Smile

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