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Cours histoire contemporaine Espagne 29 mars

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Cours histoire contemporaine Espagne 29 mars Empty Cours histoire contemporaine Espagne 29 mars

Message par bernie Lun 29 Mar - 23:43

Bonsoir,

Comme beaucoup d'entre nous n'ont pas pu assister au rattrapage du cours d'histoire contemporaine sur l'Espagne, j'ai pensé que faire partager mes notes pourrait profiter à certains.

Pour éviter tout problème de format, j'ai posté directement mon cours ci-dessous. Si certains n'ont pas le courage de le copier sur un document vierge, qu'ils m'envoient un mail (berangeretalon@hotmail.fr) et je leur répondrai avec une pièce jointe. Par contre, je ne travaille qu'avec Open Office...

Voilà.


On ne peut pas réduire le conflit en Espagne à une simple opposition binaire, malgré ce que dit la propagande.
On retrouve aussi un caractère locale dans cette opposition qui se traduit par des vengeances personnelles (un tel m'a volé ma vache, alors comme en pllus de ça il est franquiste, et bien je peux le tuer)

Il y a un renouveau dans les études anthropologiques: on cherche à comprendre comment un homme ordinaire peut commettre de telles horreurs.
Parallèlement, il y a toute une réflexion sur le concept de brutalisation des sociétés, mis en valeur par Georges MOSSE ( cf. 1Ere année TD FX NERARD). Il considère que la brutalisation des sociétés au cours de la première guerre mondiale justifie la montée en puissance des fascismes ==> La WW1 est matrice de toutes les violences.

Mais, l'Espagne n'a pas participé au premier conflit mondial. Se pose donc le problème de savoir comment exporter ce modèle sur le cas particulier de l'Espagne. Pour l'Espagne, la matrice à l'origne de la violence est la guerre coloniale au Maroc, depuis laquelle le Maure est identifié à la barbarie primitive.
Sebastian BALFOUR, justifie une continuité des pratiques de guerres coloniales importées par les militaires. De fait, on peut dire que les premiers mois de la guerre civile ressemble à une véritable guerre coloniale.
La mobilisation des masses se caractérisent par la militarisation des civils qui rend, ipso facto,la paix elle-même difficile.

Parmi les études plus récentes, on rend compte du rôle de l'idéologie dans la répression franquiste.



II. La violence répressive


On dispose d'une assez bonne connaissance de la répression dans le camp franquiste, ce qui n'est pas le cas pour le camp républicain, bien que cela tende à changer.
Bien évidemment, dans le camp franquiste, on dénonce la violence républicaine.
Ex: le massacre de PARACUELLOS (cf. manuel), auquel participe santiago CARRILLO, leader des Jeunesses Socialistes Unifiées et qui avait des fonctions administrative dans la Junte de Défense organisée à Madrid.

Ceci dit, la répression n'est étudiée qu'à la fin du franquisme. Deux approches possibles: dans un premier temps, une étape quantitative (qui se concrétise par la volonté de compter les morts dans chacun des camps pour déterminer le camp de plus violent; de quoi susciter de vives polémiques à propos des chiffres publiés!), puis une étape qualitative.

Etape quantitative
Jusqu'alors, ce sont les Britanniques qui travaillent essentiellement sur la guerre civile. Or, leurs orientations politiques (démocratie) favorise le camp républicain. Aussi, pour contrebalancer cela, Ricardo de La CIERVA, alors ministre de l'information et du tourisme, publie l'un des premiers travaux sur la répression. En tant qu'idéologue franquiste, la répression n'est que républicaine

Ramon (avec un accent sur le O) Salas LARRAZABAL, lui aussi idéologue franquiste, admet qu'il existe une répression franquiste (c'est une première!), mais les chiffres restent très inférieurs.
Alberto REIG TAPIA, (grand historien malgré son côté polémique!) conteste les chiffres de son homologues. Et ce sont des monographies locales, à partir des années 1980, qui viennent conforter cette idée là.
Plus tard, apparaîtra le courant révisionniste qui reprend le courant franquiste.

Etape qualitative (années 1990-2000)
On essaye d'analyser la répression dans un sens plus élargi
Ex: objet d'études portant sur les langues, les violences faites aux femmes, sur certaines catégories sociales.
On dépasse l'obsession quantitative, bien qu'elle résiste!

Les chiffres les plus récents en termes de répression (et donc ceux à retenir!!):
entre 500 000 et 600 000 morts,
parmi lesquels, 160 000 victimes sont directement emputables à la guerre. Sur ces 160 000:
- 100 000 sont morts au combat
- 10 000 civils ont été tués dans les bombardements
- 50 000 sont des morts collatéraux (victimes liées aux conditions difficiles)

il y a également les victimes liés à la répression:
- 40 à 50 000 franquistes sont victimes de la répression républicaine
-90 000 sont victimes de la répression franquiste, auxquels il fat ajouter 40 000 fusillés en raison de la répression post 1939 ==> au total, près de 130 000 morts causés par la répression franquistes.

Le reste (500 000 – 160 000 – 50 000 – 130 000 = 160 000) sont des civils morts de la faim après la guerre (rationnement, épidémies), en prison ( conditions dramatiques d'incarcération), ce sont aussi des exilés morts dans la WW2.

Il faut également rajoutés les victimes non-mortelles, c'est à dire les victimes au sens large:
- exilés
- incarcérés en camp de concentration
- victimes des purges

L'Espagne est divisée en deux zones, ce qui implique deux formes de répressions. Elles se structurent autour de deux étapes:
- l'année 1936, commune aux deux camps = manifestation idéologique très violente, incontrôlée.
- les années 37-38:
-En zone républicaine, la répression est institutionnalisée, tout en cherchant à la freiner
-En zone nationale, la répression est institutionnalisée, mais elle est massive

Dans la zone républicaine:
il y a l'"été chaud" (36), au cours duquel la répression est menée par les escadrons de la mort, c'est le peuple armé qui fait justice lui-même, en dehors des institutions qui sont désordonnées. Tout ça dans le cadre de la révolution sociale.
Il y a ensuite les tribunaux populaires qui rendent compte d'une violence institutionnalisée. Désormais la violence est contrôlée
Enfin, il y a des répressions internes, à l'exemple de celle du POUM (mai 1937?)
En ce qui concerne les victimes, ce sont toutes celles suspectées de sympathiser avec le coup d'Etat: les catholiques, la cinquième colonne (cf TD propagande), les bourgeois, les propriétaires terriens ( inégalité de la répartition de la propriété terrienne -latifundia-), les industriel, et le clergé ( environ 7 000 prêtres assassinés).
La violence à l'encontre du clergé relève d'une violence pré-moderne! Quelque chose de très barbare...
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Message par Sid Jeu 1 Avr - 9:22

Merci Very Happy
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