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CM du 24 mars 2009

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CM du 24 mars 2009 Empty CM du 24 mars 2009

Message par morvy Ven 3 Avr - 13:27

Bonjour à tous, en accord avec Sophie qui était présente en médiévale le 24 mars dernier, je vous transmets le cours, n'hésitez pas à poser des questions, je lui demanderai alors des précisions.

Bon courage...

La sacralisation des liens sociaux


Intro

A la fin du Moyen Age (dès la fin du 13e), l'Eglise s'est lancée dans une vaste entreprise de sacralisation des liens sociaux de toutes natures en quoi elle a vu le moyen de christianiser la société en fonction des liens évangéliques. Elle cherche à donner une dimension sacrée dans les relations (sociales, économiques...). Cela peut être intense quand les relations sont sacralisées (moyen par lequel Dieu nous donne sa grâce), d'autres sont entourées d'un discours valorisant d'interdits ce qui leur donne une valeur pour le salut. Le salut et la damnation passent par la relation avec les autres, les liens s' encadrent de normes.
L'entreprise est assez consciemment lancée par des théologiens parisiens ( les chanoines de Paris), ils ont élaboré cette stratégie de christianisation (Alain de Lille et Pierre le Chantres: responsables du chant liturgiques). Ils ont défini clairement qu'il existait 7 sacrements: le baptême, la communion, l'extrême onction... Ils les ont appliqués à des moments importants aux vies des fidèles. Certains sacrements existaient avant, mais ils font des règles et des discours explicatifs de ce que sont ces sacrements. Alain de Lille et les théologiens réfléchissent fortement à l'idée de pénitence et de purgation: Quelle est la place du péché? Il faut s'en libérer par la purgation, elle doit être faite dans le cadre de la vie ou dans l'au delà.
Le purgatoire est le moment ou on se purifie pour pouvoir entrer au paradis. Ils vont le faire passer par le milieu des évêques qui vont créer des statuts synodaux. Les prêtres répètent dans les messes les obligations qu'il y a dans les statuts synodaux.
Les statuts se diffusent dans les diocèses. Il y a une grande entreprise qui n'élimine pas l'entreprise de sanctification personnelle lancée par le clergé régulier, tout le monde doit être un saint. Ils donnent le bon exemple et ont une stratégie des sacrements.

I- La consécration de la reproduction biologique de la société
1) La famille


Il y a une entreprise de consécration de la famille et surtout du mariage. Vers 1200 l'entreprise peut s'appuyer sur le mariage monogamique, il faut faire du mariage un sacrement et c'est ce qui est le plus neuf. Le mariage est détaché du sentiment amoureux, ce qui compte c'est l'engagement des libertés et c'est cela qui fait le mariage. Il y a des interdits pour le mariage (on ne peut pas épouser des personnes qui ont une autre religion...), des rites doivent être mis en place, on fixe une cérémonie du mariage. Ils font donc du mariage un engagement intime avec les libertés personnelles (contrairement à ce qu'il y avait avant.)
L'église va t-elle donc accepter que la population perde le contrôle, elle en fait un acte paroissiale et elle organise l'expression de la société avec la proclamation des bans (3dimanche de suite). Il est du devoir de dire ce qui pourrait empêcher un mariage qui ne serait pas valide. La règle d'interdit est difficile, c'est donner à la famille et à la paroisse le droit de refuser ou de critiquer le mariage. De larges publicités sont organisées pour garantir la liberté d'engagement des époux et l'accord de la société.

2) La naissance des enfants

C'est une entreprise de consécration remarquable, l'église a un héritage avec le baptême (pédobaptisme qui c'est développé dès le 8e), cela implique une réflexion intense car avant on baptisait des adultes. L'église de la fin du Moyen Age renforce ce pédobaptisme en poussant les fidèles à baptiser dès le tout premier jour.
La cérémonie est publique car c'est un acte social et familial, l'église invente 2 cérémonie: l'ondoiement où sont prononcées des paroles sacramentelles, puis le baptême avec un fête et un rassemblement. Ce système a fonctionné puisqu'au 14e et au 15e les enfants sont baptisés très tôt. C'est un geste de salut essentiel, en effet des sanctuaires à répit apparaissent ( autel, statut du saint auquel on prête le pouvoir de ressusciter quelques secondes un enfant mort né pour le baptiser pour qu'il aille au paradis). C'est interdit de baptiser les morts, l'église a mal vu l'existence des sanctuaires à répit mais a laissé faire car elle sentait l'angoisse des parents que leurs enfants soient baptisés.


3) Le système de parenté spirituelle

Les parrains et les marraines, la société les veut sans cesse plus nombreux donc les statuts synodaux doivent restreindre leur nombre à 3 ou 4. C'est un lien fort. Le système de forestage se fait souvent près du parrain, les testaments montrent que les parrains/marraines lèguent des choses à leur filleul/e et qu'ils dotent leur filleule, cela peut permettre l'ascension sociale.
L'inceste spirituel est interdit, aussi bien entre le filleul et ses parrains/marraines que le mariage entre le parrain et la marraine. Sont apparus les termes de Compères et commères.
La parenté spirituelle double la parenté physique, il y a une dimension sacrée prise par le baptême. Les textes disent qu'ils ont une responsabilité spirituelle prise par les parrains/marraines.

II- La consécration des solidarités entre vivants
1) L'engagement par serment


La relation sociale implique souvent un serment prononcé devant Dieu, en posant la main sur l'évangile, sur une relique ou sur la croix.
Au 12e la pratique du serment a été discutée (hérétique: Catharisme, vaudois...). Ils ont jugé que c'était trop mêler Dieu aux affaires humaines. C'est contre cette position que les théologiens parisiens se placent et insistent sur la valeur du serment. Ils ont cherché à faire pénétrer le regard de Dieu dans les relations personnelles ou économiques. Au contraire au même moment, le sacré est évacué de l'espace judiciaire. Avant on impliquait Dieu dans le jugement (jugement de Dieu, Ordalies..) mais cela disparaît au 13e, on veut des preuves rationnelles, matérielles, des enquêtes mais ce n'est pas un abandon pour autant. Le vrai jugement est le jugement dernier.
Au 14e et 15e apparaissent des lettres de récision: c'est une lettre qui établit par l'autorité ecclésiastique élevée qui permet à quelqu'un engagé dans une entreprise financière et qui ne peut d de pas le tenir a le droit de ne pas le tenir avec l'accord de l'autre partie, cela efface e serment qu'il a fait devant dieu d'honorer cet accord.
Le serment fonctionne comme le voeu, on prononce souvent des voeux (s'engager devant Dieu à faire quelque chose si Dieu donne quelque chose). Quand des gens ne peuvent pas tenir des voeux les autorités épiscopales peut les relever des voeux fait.
Le phénomène des dettes: les gens sont contraints de rembourser par l'excommunication par l'évêque, cela montre bien qu'il y a obligation de payer, cela devient sacré. Quand on est excommuniés il faut que les parties adverses fassent savoir aux autorités ecclésiastique que vous avez payé: absout.

2) La conception des chrétiens de la communion de fin du Moyen Age 14e-15e

La communion est obligatoire depuis Latran 4 en 1215.
Ce n'est pas une relation intime et secrète entre un fidèle et Dieu, c'est le geste par excellence de l'appartenance à la communauté paroissiale. C'est une relation horizontale entre individus, on le voit par les textes mais aussi par les réponses que font les gens qui n'ont pas communié, dans les officialités. Si on ne communie pas, tout le monde le sait et le curé doit le traduire devant l'évêque.
Les gens s'expliquent de leur non communion car ils ne s'en sentaient pas dignes, ils ont toujours des défauts. Ça repose sur un examen de conscience et donc un sentiment d'indignité et communier pour eux serait une insulte envers Dieu,mais ce discours peut aussi être pour amadouer l'autorité ecclésiastique pour ne pas être condamné trop durement. Cela traduit au moins l'idée que l'official se fait de la communion.
Ceux qui ne communient pas sont rares (un individu par paroisse et par an), sentiment d'indignité sociale, et ce sont souvent des marginaux, des nouveaux venus qui ne communient pas.

3) La confession

C'est avouer ses péchés au moins une fois par an, c'est s'insérer dans un réseau de relation sociale. Il y a une résonances de charité donné par l'église. C'est un acte complexe qui commence par un examen de conscience, un aveu de bouche au prêtre, la contrition ( sentiment du mal qui a été fait: mauvaise conscience), engagement de ne plus recommencer, la pénitence, la réparation (très important).
Dans les faits, est-ce que les gens réparent? Dans les testaments dans le 13e il y a au début un série de réparation à faire par les exécuteurs testamentaires.
Si ils mettent cela dans les testaments ça veut dire qu'ils n'ont pas fait les réparations plus tôt mais qu'ils s'en souviennent. Il y a donc un soucis de réparation.

III- La consécration du lien avec les morts
1) La sacramentalisation de l'agonie


C'est un moment important pour le salut. Il y a 3 serments reçus par le mourant: il se confesse, il communie et il reçoit l'extrême onction sur les 7 au total.
C'est un acte intime mais aussi publique (famille, voisinage..). Après la mort on entoure son corps de lumière, d'encens et surtout beaucoup de prières.
L'enterrement lui même est une cérémonie sociale et sacrée, le corps est transporté de la maison à l'église, encensement, on bénit la terre qui va recevoir le corps et le corps lui même.
Les arts de bien mourir: petits traités illustrés au 15e (xylographie). On explique comment bien mourir, le contenu essentiel, au moment du dernier souffle, l'âme sort du corps et monte vers le ciel. Le problème est qu'il y a aussi des démons qui veulent entraîner l'âme vers l'enfer, l'important est donc ce que le mourant a fait dans sa vie et surtout ses dernières paroles.
Le deuil est sacralisé, ça se traduit par des repas et des messes, on les fait selon des intervalles fixes (jour de l'enterrement, 3 jours après, 7 à 9 jours après selon les régions, 30 jours après, à la fin de l'année puis aux anniversaires). Il s'agit de partager car les repas et les messes symbolisent le partage, c'est important car le salut de l'âme de celui qui vient de partir.( Cela peut être vu comme une réparation pour une blessure faite inconsciemment).

2) Une mémoire collective des morts

Des communautés ecclésiastiques se mettent en place, c'est un phénomène ancien né des communautés cléricales vers le 8e-9e (responsabilité sur le salut de l'âme des moines qui vous on précédés). Les aristocrates multiplient les entrées dans ces communautés dans leurs fins de vie pour bénéficier de cette fraternité spirituelle.
Dès le 12e-15e cela sort de ces communautés pour rentrer dans les paroisses et vont construire un souvenir des morts, c'est un sentiment de responsabilité spirituelle.
« Les morts n'ont pas de puissance sur les vivants, mais les vivants ont une action possible sur les morts. » Saint Augustin.
Il y a une vision judiciaire du salut. Il y a une circulation des mérites et une socialisation du salut.
Que fait-on des corps des morts? Pour les riches et les aristocrates il y un tombeau familial et donc une individuation de l'enterrement, la masse est enterrée dans des cimetières sans plaque ni stelles on les entasse car les cimetières sont petits. Quand il n'y a plus que le os on les enlève et on les met dans des charnières, on entremêle les corps car on pense que les âmes s'entremêlent au paradis. On ne prie pas spécialement pour une personne mais pour toutes les âmes sauf les damnés, car c'est éternel.
Cependant il y a beaucoup de prières pour les âmes qui vont au purgatoire. En France du sud à la fin du 14e se développent beaucoup de bassins de âmes du purgatoire: c'est une quête qui passe de maison et les messes pour avoir de l'argent et financer des messes pour ces âmes du purgatoire, il y en a de plus en plus, la conséquence est qu'il y a de plus en plus de prêtres, parfois des centaines et ils ne font que ça. Ils sont contraints d'être chastes car sont capables de sauver des âmes (qui représentent le passé) alors que d'autres font a reproduction (ce qui est l'avenir).
Dans la France du nord, il y a un cadre confraternel et beaucoup de confréries sont organisées pour prier les morts.

3) Les confréries

Les gens cotisent pour faire partie des confréries et s'assurent que la confrérie sera présente aux obsèques, il y donc une présence nombreuse des confréries pendant les messes, elles utilisent leur argent pour faire des messes pour les âmes, elles sont plus ou moins fréquentées selon l'argent possédé. Cela permet aux gens qui n'ont pas beaucoup de moyens de s'associer aux prières collectives. Les pauvres ne sont ainsi pas oubliés.

Conclusion:
Il y a un sentiment de fraternité voulu par l'église et réussi, Ce sentiment n'est pas uniquement entre les vivants, dans tous les actes de la vie (économiques) et entre les générations. Il est rejoint par un dogme des saints qui impose la solidarité

The End

Et voilà, Enjoy... je me répète n'hésitez pas à poser des questions et je lui envoie un mail !!
bonne journée à Tous
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Message par Ben Ven 3 Avr - 19:21

Merci =)

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Message par Max Sam 4 Avr - 13:10

Merci c'est sympa

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Message par Arkana Mar 7 Avr - 0:01

Cool! thx ^^
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